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. de l'heretique. Qu'on ne devoit l'endurer ; et que si la conference avoit lieu, et qu'on en vinst à une paix, qu'ils se donnassent garde hardiment : car il y auroit du sang respandu, et à bon escient, pour ce que la vraie paix de Dieu estoit la guerre aux heretiques, politiques, fauteurs et adherans d'iceux.
Celui de Saint-Nicolas des Champs, aprés mille in­jures vomies contre le Roy, apela ceux de Paris par plusieurs fois des badaus et des cailletes, de penser qu'un relaps se fist jamais catholique. Cependant, au
-commencement de son sermon il pria Dieu pour le duc de Maienne, qui devoit estre ici cn brief: ce qu'on trouva estrange de lui, et encores plus de Boucher, qui le recommanda fort ce jour, aussi bien que le curé de Saint-André.
Le lundi vingt-sixième de ce mob, jour et feste Saint-Marc, qui venoit au dimanche, mais fust remise à ce jour de lundi, nostre maistre Benoist, curé de Saint-Eustace, prescha aux Augustins contre le Roy: ce qu'il n'avoit accoustumé de faire; l'apela relaps, et qu'on ne le pouvoit avoir pour roy; qu'il y avoit deux mois qu'on estoit sur l'election d'un autre; et qu'il de­voit estre fait il y a long temps. Et autres sots propos plus estranges de lui que d'un autre, pour ce qu'il n'a­voit gueres accoustumé d'en tenir que de bons.
Ce jour, furent semés et affichés à Paris, par les quarrefours, des placcards contre tous ceux qui alloient à la conference, qui la trouvoient bonne et qui en es­toient; lesquels ils apeloient là dedans traistres, poli­tiques, adherans et fauteurs de l'heretique et de ce meschant Bearnois, que les bons catholiques ne vou­loient reconnoistre pour roy, encores qu'il se fist ca-46.                                                   24
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